Le Burundi à la croisée des chemins : Crise politico-économique et espoir de renouveau

Entre la crise économique, les pénuries répétitives et multiformes et les aspirations d’un peuple en quête de stabilité, la situation actuelle requiert une attention particulière. Non seulement de la part de la classe dirigeante, des citoyens mais également de la communauté régionale et internationale. Le présent article explore les dynamiques en jeu sous le gouvernement d’Evariste Ndayishimiye, la politique hasardeuse du CNDD-FDD ainsi que les défis auxquels fait face l’opposition eu égard à la corruption, aux crises sécuritaire, économique et humanitaire en cours.

Leadership catastrophique d’Evariste Ndayishimiye

Depuis son élection frauduleuse en mai 2020, Evariste Ndayishimiye a promis de redresser le pays. Succédant à Pierre Nkurunziza, responsable de la crise dite du troisième mandat, sa présidence est marquée depuis quatre ans par de vaines promesses, des discours ambiguës et alarmistes, des mises en garde sans effet et de prétendues tentatives de réforme qui n’aboutissent pas. Son gouvernement a annoncé plusieurs réformes censées revitaliser l’économie et renforcer les institutions, lesquelles sont régulièrement remises en question par les ténors de son régime.

Sa volonté proclamée de lutter contre la corruption n’a pas eu de résultats palpables, ce qui amène beaucoup à s’interroger sur la sincérité  de ses propos et la pertinence de sa stratégie puisque  son parti  a la totale mainmise sur la vie politique, économique, sécuritaire et sociale. Le CNDD-FDD se prépare d’ailleurs à se maintenir au pouvoir contre vents et marées à l’issue des élections législatives et présidentielles de 2025 et 2027.

Crise économique: un lourd fardeau pour le peuple!

Le Burundi est en proie à une crise économique profonde qui est la conséquence de la corruption, de l’incapacité et de l’incompétence avérées du CNDD-FDD. Avec un taux de pauvreté et de chômage les plus élevés du continent et du monde, la majorité des Burundais lutte pour survivre. Le chômage et le sous-emploi aggravent la situation, notamment chez les jeunes qui cherchent à quitter la mère patrie à tout prix. Quant à l’inflation, elle atteint des niveaux record chaque mois et pèse lourdement sur les ménages, tant urbains que ruraux. Les prix des biens de première nécessité ne cessent d’augmenter, rendant difficile l’accès aux produits de base. Selon Fews Net, réseau d’alerte précoce sur la famine, les prix des denrées alimentaires comme le riz,  le manioc, le maïs  et la patate douce restent supérieurs de 25 à 45 % aux moyennes quinquennales.

Crise humanitaire, répercussions de l’instabilité

La crise politique et économique engendre une crise humanitaire de grande ampleur. Les besoins en matière de santé, d’éducation et de sécurité alimentaire sont immenses. Le système de santé est sous-financé et mal équipé, ce qui rend l’accès aux soins difficile pour une grande partie de la population. L’insécurité alimentaire reste une préoccupation majeure consécutivement aux précipitations inférieures à la moyenne qui ont retardé les semis de la saison culturale B. La majorité des Burundais dépendant de l’agriculture de subsistance, vulnérable aux aléas climatiques. Les pénuries alimentaires risquent d’être de plus en plus fréquentes, exacerbant la malnutrition chez les enfants et nourrissons, particulièrement dans les provinces de l’est et du nord-est du pays.

 Opposition, seule alternative viable

Bien que souvent réprimés et divisés par le pouvoir, les partis d’opposition continuent de porter la voix des mécontents. Non seulement ils dénoncent les abus et dérives du pouvoir, mais ils appellent à des réformes démocratiques et des solutions durables et inclusives.

Dans un récent espace X organisé par une communauté d’activistes en ligne, Alexis Sinduhije, leader du MSD a tenu un discours clair et convaincant, tout en proposant des solutions pragmatiques ayant au centre le dialogue inclusif et des élections véritablement libres et transparentes pour sortir le pays de l’abîme. Seul parti ayant résisté aux tentatives de division et rassemblant toutes les couches de la population tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, le MSD représente l’espoir d’un avenir serein et d’un renouveau.

Quinze ans après sa création, le parti met plus que jamais en avant une gouvernance transparente, un engagement sincère envers la paix et la réconciliation ainsi que des réformes économiques audacieuses pour sortir de l’impasse actuelle.

Il est primordial pour chaque Burundais, qu’il soit au pays ou à l’étranger, de s’impliquer activement dans la refondation du pays. Exigez la transparence, participez au dialogue citoyen et politique et engagez-vous pour un avenir meilleur. Votre voix et vos actions peuvent faire la différence.

Par Jean-Charles Ncuti


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